APPEL. Assurer l’indépendance de L’Humanité des groupes industriels et financiers

Mardi 05
JANVIER 2021
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Rappel des faits : en cette période d’épidémie, le rôle de l’Humanité, de L’Humanité Dimanche et de L’Humanité.fr est capital pour qui veut transformer la société.

Lectrices et lecteurs assidu•e•s de L’Humanité, nous déployons une intense activité militante pour L’Humanité. Tout commence par la lecture. La rencontre entre un écrit journalistique et notre propre pensée permet de produire une réflexion, une analyse documentée, un engagement… C’est essentiel pour celles et ceux qui veulent prendre leur part à la marche du monde. C’est encore plus vital pour qui veut transformer la société dans le sens du progrès humain, social, démocratique, féministe et écologique…

La lecture de L’Humanité, de L’Humanité Dimanche et de L’Humanité numérique (humanite.fr) est un acte essentiel qui apporte un éclairage lucide sur le monde. Le travail de décryptage de l’information par les journalistes facilite la connaissance d’un événement, le resitue dans son contexte, relate les points de vue qui s’expriment à son sujet. Notons, par exemple, que la parole donnée aux syndicalistes lors de conflits sociaux est un parti pris constant de L’Humanité, ce qui est loin d’être le cas des autres journaux. Cet apport est une marque de fabrique qui différencie sa lecture du reste de la presse. Si l’on veut connaître, au quotidien, les raisons de l’engagement de salarié•e•s dans un mouvement social, alors on achète L’Humanité ! En cela, c’est un antidote aux paroles des mêmes experts – qui savent tout sur tout – invités permanents des chaînes d’information en continu.

Dans quelle société voulons-nous vivre ?

L’Humanité est un journal d’orientation communiste qui s’assume en tant que tel, un journal d’éducation populaire et donc du mouvement social, ouvert à toutes celles et ceux qui veulent transformer la société ou qui sont à la recherche d’alternative au capitalisme. L’épidémie du Covid-19 a, pour le moins, révélé les limites et les contradictions de ce système prédateur. Valoriser les « premiers de corvée » dans les services publics ou dans la grande distribution a été salutaire pour la reconnaissance de leur activité. Grâce à leur engagement, les différentes équipes de rédaction savent très bien effectuer ce travail d’investigation et d’information, même dans des conditions extrêmement difficiles. Ils en font plus, lorsqu’ils ouvrent les esprits aux penseurs marxistes actuels qui fendent les carcans dogmatiques des tenants de la « fin de l’histoire ».

Nous avons bien conscience qu’il y a encore du chemin à parcourir pour entrer dans une nouvelle ère civilisationnelle qui accorde en toutes circonstances la priorité aux êtres humains. C’est pourquoi nous ne voulons pas être que des lectrices et des lecteurs : nous agissons pour partager notre expérience acquise avec L’Humanité.

C’est notre engagement comme membres de la Société des lectrices et des lecteurs de L’Humanité (S2LH). Démultiplier les occasions de mettre entre les mains les différentes productions de L’Humanité, les faire découvrir, sur la durée, au travers de l’abonnement conjointement à la présence des militant•e•s des comités de diffusion de L’Humanité (CDH), qui chaque semaine vendent le journal sur le marché. Notre présence dans les cortèges syndicaux, lors d’événements culturels, sportifs ou politiques ou, bien sûr, lors de la Fête de L’Humanité est devenue classique.

En créant la S2LH en 2001, nos prédécesseurs ont fait œuvre très utile. Le lien entretenu avec nos 11 000 contacts et nos 3 500 adhérents contributeurs financiers rompt l’isolement auquel ils ou elles peuvent être confronté•e•s. Elles et ils s’organisent au sein de comités locaux (1). Leur rôle durant la dernière crise rencontrée par le groupe L’Humanité a été remarqué. Tous les moyens dont nous disposons sont dédiés à l’activité du journal, à son développement et à sa promotion. C’est vrai aussi dans le monde du travail, là où les revendications naissent, là où les luttes se construisent. Nous invitons les organisations syndicales à nous rejoindre au sein de nos instances décisionnelles. Nous contribuons également à toutes les campagnes de souscription si capitales…

Nous voulons aller plus loin

Nous sommes à l’écoute de chaque lectrice et de chaque lecteur. Il en est ainsi des problèmes qu’ils et elles peuvent rencontrer avec la distribution postale. C’est frustrant de ne pas recevoir son journal, le jour même, quand on veut transformer la société. C’est pourquoi nous envisageons de nous mobiliser pour faire considérablement améliorer les choses auprès des directions départementales ou régionales de La Poste.

Nous favorisons la rencontre des lecteurs et des lectrices avec les journalistes soit lors de réunions, soit en ligne sur notre page Facebook (@lecteurshumanité). Rien ne remplace le contact direct pour mieux se comprendre. Car, disons-le, aucune lectrice et aucun lecteur n’est contraint•e d’être d’accord avec un contenu rédactionnel. De ce fait, les échanges sont souvent féconds.

Tous les journaux doivent faire face à des difficultés économiques et financières. C’est encore plus manifeste pour la presse d’opinion indépendante. Assurer l’indépendance de L’Humanité des grands groupes industriels et financiers est pour nous fondamental. C’est le prix de la liberté et du courage. « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire », écrivait le fondateur de L’Humanité, Jean Jaurès.

C’est pourquoi nous voulons nous mobiliser avec d’autres associations de lecteurs pour améliorer la situation générale de la presse. Par exemple, nous pourrions agir en commun afin d’accroître le montant du crédit d’impôt, jusqu’à 50 %, du prix de l’abonnement et faire en sorte que cette mesure puisse bénéficier à tout abonné. De telles actions devraient également nous conduire à intervenir, en urgence, pour le maintien de la liberté de la presse telle que posée par la loi de 1881 et contribuer à la liberté du travail des journalistes, remise en cause aujourd’hui par les articles 21, 22 et 24 de la proposition de loi LaREM « sécurité globale » défendue par le gouvernement Castex, qui a été votée à l’Assemblée nationale en première lecture.

Hervé Bramy, président de la Société
des lectrices et lecteurs de L’Humanité

(1) Retrouvez le contact des comités locaux ici.