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Le salut des insoumis

La chronique de Claude Baudry
Mardi 21
MARS 2017
1030

Il y a des soirs comme ça où l’on ne désespère pas du service public de l’information. Comme samedi, par exemple, où l’on attendait le compte rendu de la marche initiée par Jean-Luc Mélenchon pour la VIe République entre Bastille et République. La journaliste de France 2, Margot Manière, chargée de couvrir la manifestation a fait son boulot en essayant de savoir qui étaient « les Insoumis ». Bonne idée au demeurant quant on entend ces temps-ci plus souvent parler de la politique comme la pire des avanies avec les risques que cela engendre. Il nous revient en mémoire cette phrase du sociologue Pierre Bourdieu : « La télévision est le lieu de censures multiples, y compris pour ceux qui les exercent. »

Dans son reportage, Margot Manière ne s’est pas apitoyée sur les chiffres de la manifestation – 130 000 participants selon les organisateurs. Que voulez-vous, la place de la République est plus grande que celle du Trocadéro… Sa question était donc de savoir qui étaient ces gens-là. Et pourquoi ils étaient là par une après-midi frisquette. Quel était donc ce visage de La France insoumise ?

Le nouveau poulain de Montebourg, lâché par les siens

Marjolaine Monsinjon, étudiante en arts du spectacle de 23 ans, a ouvert les 2’50l : « Il s’agit d’être insoumis contre le système actuel, d’avoir envie de changement, d’égalité. Il y en a marre qu’il y en ait qui crèvent de faim. » William Dumenil, chauffeur routier de 50 ans, manifestait pour une VIe République avec « un changement de Constitution ». Ali El Alaoui, enseignant en mathématiques de 32 ans, y était venu pour une autre raison : « Avant, j’étais au Parti socialiste, et je ne le suis plus. Ce qui m’a déçu, c’est l’utilisation du 49-3, l’utilisation d’un outil qui est antidémocratique », expliqua-t-il. On repensait à Arnaud Montebourg, l’ex-candidat à la primaire socialiste battu par Benoît Hamon qui, sur France Inter, en appelait à l’intelligence de Mélenchon pour qu’il se retire au profit de son nouveau poulain lâché par les siens.

Puis, le jour de cette marche, il y eut Mathieu, cuisinier ; un instituteur, Maxime ; une retraitée, Christine, puis Victor arguant du fait que Mélenchon n’avait pas de casseroles… On en savait un peu plus sur ces « Insoumis ». Le reportage était honnête. On n’en demandait pas plus. Et puis, dimanche, à l’heure du déjeuner, sur France Inter, Nathalie Saint-Cricq, la chef de la politique de France 2, a sifflé le « halte au feu ». Dans un curieux amalgame, elle a réussi à mettre dans un même sac « populiste » Mélenchon et Le Pen. Sauf que le premier n’a pas de casseroles, Madame. Et ça change beaucoup de choses. Il est temps de relire Bourdieu. Entre Insoumis et soumission, il y a une marche.

Claude Baudry

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